Je vous retrouve aujourd’hui pour vous conter la suite de notre road trip into the wild, dans l’ouest de l’Afrique du Sud. Cette fois, nous partons en direction des étendues arides et sauvages du parc national du Tankwa Karoo pour y passer le jour de l’an. Une incroyable immersion en plein désert, loin du bruit de la civilisation, qui nous a fascinés et donné quelques sueurs (chaudes et froides). Un véritable coup de cœur, hors des sentiers battus. Une reconnexion à la nature à l’état brut, sans couverture réseau ni électricité. Beaucoup de photos… car je ne pouvais pas choisir 🙂
On the road to Tankwa Karoo National Park
Après une courte halte dans la plaine paisible de Ceres, nous quittons rapidement la route goudronnée. A nous les pistes poussiéreuses et les paysages dépouillés ! Un panneau annonce la couleur :
Heureusement, nous avons prévu le coup : nous avons de quoi tenir un siège et fêter le nouvel an dignement.
Les nuages sont menaçants, les couleurs saisissantes. Nous en profitons pour faire une pause photo, avant de repartir en direction d’un ciel de plus en plus orageux.
Storm is coming…
Bientôt, la pluie s’abat sur nous, violemment, et les éclairs nous encerclent. En quelques minutes, la route est remplie d’eau.
Après la pluie, le beau temps
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à l’accalmie. Le Tankwa Karoo National Park, dans lequel nous entrons par le sud, nous accueille avec le soleil. La lumière de fin de journée est absolument magique.
Après être passés au bureau du parc, nous prenons possession de notre camp à Perdekloof, un emplacement avec un espace cuisine, un braai et des sanitaires privés propres et fonctionnels. Une vue sur la montagne, un coucher de soleil magnifique, un petit verre de blanc bien frais et quelques tapas improvisés… tous les ingrédients sont réunis pour nous laisser présager une fin d’année 2015 sous les meilleurs auspices.
31/12/2015 au camping de Perdekloof
C’est sans compter nos voisins afrikaaners… pour qui le passage vers 2016 n’a visiblement aucune signification et ne se célèbre pas… Même pas un tout petit peu ?
Nous sommes trois amis et notre fils de 3 ans (couché à 9h)… autant dire que nous ne faisons quand même pas beaucoup de bruit. Et pourtant, à minuit, sans avertissement aucun, nous sommes pris en sandwich par deux hommes en furie surgis de nulle part. Une agressivité rare. Direction dodo pour nous trois, bien refroidis par cette incursion musclée.
Le lendemain, nous plions bagage, en direction du bureau du parc pour gérer la réservation de notre deuxième nuit sur place. Nous sommes suivis par un couple qui parle visiblement de nous à la réceptionniste, en Afrikaans… L’homme est plutôt remonté puisqu’il nous menace de nous tuer si nous refaisons du bruit au camp. Je vous passe les détails, mais la situation est ubuesque ! Oui, nous n’étions pas censés faire le moindre bruit dans un parc national. Oui, nous sommes en tort. Mais non, on ne peut pas agresser les gens de la sorte, c’est complètement disproportionné.
Bref. 2016 commence de la manière la plus bizarre qu’il soit !
Cette nouvelle altercation nous convainc de ne pas retourner au même camp le soir suivant. La seule option disponible est un cottage à Paulshoek et finalement, cela nous va très bien pour mettre en pause le mode camping.
Pour nous remettre de nos émotions, nous décidons d’aller déjeuner au Gannaga Lodge, ce qui nous permet de franchir le col de Gannaga (Gannaga Pass), très impressionnant.
Gannaga Pass & Gannaga Lodge
Ensuite, direction Elansberg viewpoint, qui offre un panorama à 360°C sur les paysages lunaires du Tankwa Karoo.
Elansberg viewpoint
Nous roulons encore pour explorer l’ouest du parc en observant la faune et la flore : nous rencontrons un grand nombre d’antilopes (élans, springboks, gemsboks, red hartebeest…) et quelques singes. Il faut bien noter qu’on ne visite pas le Tankwa Karoo pour y voir une foule d’animaux, mais plutôt pour découvrir des paysages et une végétation inhabituels !
Red hartebeest & gemsboks
Alors que nous prenons la direction du cottage pour profiter tranquillement de la fin de journée, nous crevons ! Le changement de roue est épique, en pleine tempête de sable sous un soleil de plomb. Nous nous souviendrons de ce premier janvier 2016 !
La crevaison en plein désert pour le petit coup d’adrénaline… Les chacals nous observent.
Nous regagnons finalement notre joli cottage, où nous nous installons et donnons un petit coup de frais au véhicule, avant de profiter d’un magnifique coucher de soleil puis d’un incroyable ciel étoilé plongé dans le silence le plus profond.
Paushoek Cottage (sympa la baignoire extérieure !)
Pas un bruit. L’obscurité. Et les étoiles, à l’infini. Wa-hou. Une déconnexion totale.
Après une nuit bouillante dans le cottage (finalement, c’est pas si mal la tente de toit), nous reprenons la route le lendemain matin, direction Calvinia, puis Cederberg National Park. Et l’aventure continue !
Le Tankwa Karoo restera gravé dans nos mémoires à jamais, et même ces quelques péripéties ne pourront entacher le souvenir de cette expérience hors du commun. En espérant que le parc soit préservé et parvienne à rester aussi sauvage et magique au fur et à mesure de son développement. A suivre…
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• Informations pratiques •
› Précautions
Emportez avec vous tout ce dont vous pourriez avoir besoin, car vous ne trouverez rien sur place : trousse de premier secours, crème solaire, chapeau, anti-moustiques, chaussures de marche/chaussures fermées, vêtements légers couvrants, vêtements chauds pour l’hiver, nourriture, EAU et ESSENCE.
Avertissez vos proches que vous serez coupés du monde, sans réseau mobile ni Internet (nos parents ont d’ailleurs cru que nous étions morts… :-/).
› Comment s’y rendre ?
A 4-5h de Cape Town, le Tankwa Karoo est accessible via des pistes praticables par temps sec avec une voiture classique. Dans le parc, certaines pistes ne peuvent être empruntées qu’en 4×4, et de manière générale, je pense qu’il est plus confortable d’avoir au minimum un SUV pour se déplacer. Pensez à faire le plein à Ceres, car il n’y a pas d’essence dans le parc…
› Que faire ?
Conduire pour explorer le parc à la découverte de sa faune (pas de gros mammifères ici, mais des antilopes, des oiseaux….) et de sa flore / Observer les étoiles / Emprunter les pistes de 4×4 (certaines sont réservées aux conducteurs aguéris) / Marcher lorsqu’il ne fait pas trop chaud (attention aux serpents !) / Se relaxer dans l’immensité des plaines arides.
La végétation du parc (et une épine de porc-épic)
› Où se loger ?
Niveau hébergement, le parc offre de très bons campings avec commodités, d’autres camps informels où il n’y a absolument rien (à réserver aux aventuriers avertis : peu voire pas d’arbres, pas de toilettes, les chacals qui rodent… très peu pour nous avec un enfant et 35°C à l’ombre !), quelques cottages, une guesthouse et un hôtel-restaurant, le Gannaga Lodge, qui n’appartient pas au parc (propriété privée).
Voir la liste des hébergements.
Le camping de Perdekloof, simple et fonctionnel (Mini-Robinson met la main à la pâte pour plier le camp) 🙂
Le parc suit une politique environnementale stricte, qui vise notamment la préservation des ressources naturelles comme l’eau, et une bonne gestion des déchets (tri, recyclage, compost). Des panneaux solaires sont utilisés pour chauffer l’eau du camping et des gites, et pour alimenter les radios. Pas d’éclairage électrique, mais des lampes à huile et des bougies dans les cottages. Dans chaque hébergement est fourni un guide expliquant précisément comment limiter son impact sur l’environnement du parc.
› Quand partir ?
La saison estivale (pas le choix pour nous !) n’est pas forcement idéale car il fait très chaud et sec (les mois les plus chauds sont janvier et février). La végétation est donc plus rare, plus jaune, ce qui accentue le côté désertique du parc. J’ai trouvé cela très joli, mais il semblerait que le printemps et sa floraison (septembre-novembre) offrent des paysages encore plus exceptionnels, avec des conditions météorologiques adéquates. L’hiver est moins clément avec des températures pouvant descendre jusqu’à 0°C la nuit.
› Pour qui ?
Je recommande ce voyage à tous les amoureux de la nature sauvage, équipés d’un 4×4 et de vivres, qui n’ont pas peur de se retrouver face à eux-mêmes, loin de tout (sauf des fous qui sont partout !).
› En savoir plus
Visitez le site internet et contactez directement le parc : https://www.sanparks.org/parks/tankwa/
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J’espère que le voyage vous a plu. N’hésitez pas à me contacter pour toute question en utilisant les commentaires en bas de cet article.
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Merci et à bientôt,
Meli Green Seed