Le 12 mai 2016, le documentaire « Insecticide, Mon Amour » réalisé par Guillaume Bodin a été projeté dans le plus vieux cinéma du monde, L’Eden-Théatre à La Ciotat. Co-organisé par le réalisateur et l’association E-Ki-Libre, cet événement fut l’occasion d’échanger autour d’un sujet clé pour l’environnement et la santé : l’agriculture, avec ou sans chimie ? Un thème au cœur de l’actualité, alors que le projet de loi de l’Assemblée nationale pour interdire les néonicotinoïdes – les tristement célèbres insecticides tueurs d’abeilles – n’a pas été approuvé par le Sénat.
Source : www.laclefdesterroirs.com
Amoureux de la nature, Guillaume Bodin a troqué sa casquette d’ouvrier viticole contre celle de réalisateur en 2013. Les traitements préventifs à base de pesticides contre une maladie mortelle et contagieuse de la vigne, la flavescence dorée, imposés à tous les viticulteurs de Saône-et-Loire, ont eu raison de sa vocation à devenir vigneron en le poussant à prendre la caméra pour dénoncer les impacts des produits chimiques sur la santé et l’environnement. En effet, les viticulteurs de sa région sont alors soumis à des épandages à répétition et à grande échelle, alors qu’aucun foyer de la maladie n’a été détecté, et des symptômes inquiétants sont ressentis par les personnes exposées à ces insecticides (migraines, nausées, saignements de nez…).
Sous la menace de lourdes poursuites judiciaires, beaucoup de vignerons se sont pliés à ces décisions. D’autres encore ont acheté les produits phytosanitaires pour justifier d’une facture mais n’ont pas traité leurs vignes. Et il y a eu le cas d’Emmanuel Giboulot, un vigneron bio qui a refusé de suivre l’arrêté préfectoral, ce qui lui a valu d’être poursuivi en justice puis relaxé en décembre 2014.
En enquêtant pendant deux ans auprès de vignerons et de scientifiques notamment (les pouvoirs publics sont restés très discrets sur le sujet…), Guillaume Bodin a cherché à comprendre et à dénoncer la dangerosité des pesticides sur l’environnement et la santé, et à éveiller les consciences des vignerons et des consommateurs.
Projeté à La Ciotat, le film n’a certainement laissé personne indifférent. Il a donné lieu à des échanges très intéressants avec Guillaume Bodin et Laurence Camilleri (Femme semencière pour le jardin « Semons le cœur du Monde » porté par l’association E-Ki-Libre), entourés de personnes engagées et inspirantes dans les secteurs de la viticulture et de l’apiculture.En amont de la projection, des associations locales étaient présentes pour accueillir le public et lancer la réflexion : Les Petites Abeilles, Le Grand Portique et E-ki-Libre.
Nous avons également eu la chance d’entendre le témoignage de Claire Chanut, qui porte le Mouvement des Femmes Semencières, initié par Pierre Rabhi et dont l’objectif est de « relier à travers le monde toutes celles et ceux qui le souhaitent pour faire vivre des projets de reproduction et de conservation de semences vivantes et reproductibles ».
« Insecticide, Mon Amour » est un film militant que je vous encourage à aller voir de toute urgence !
Consultez les prochaines projections ou louez-le pour 3€ !
Pour en savoir plus :
- Le site des films de Guillaume Bodin (une base de connaissance donne accès à une belle palette de ressources en ligne pour creuser le sujet)
- La page Facebook du film
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« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants »
(Antoine de Saint-Exupéry)
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Bonne journée et à bientôt,
Meli Green Seed